Lac du Miroir (Mirromere, Kheled‑zâram)

Terre du Milieu.

Au Troisième Âge du Monde, eu pied des Montagnes de Brume, là où la vallée du Nanduhirion s'ouvre vers les terres du Sud, s'étend le Lac du Miroir, que les Nains nomment Kheled-zâram, « le joyau des profondeurs ». C'est un lieu silencieux et sacré, préservé du tumulte des vents et des orages. Les montagnes s'y reflètent avec une clarté si parfaite que nul ne peut dire où finit la pierre et où commence l'eau.

Les Nains disent que dans ses profondeurs dort encore la mémoire du premier Durin, le Père des leurs. Car c'est là qu'il vint, au matin du monde, lorsque les étoiles étaient encore jeunes. Il regarda dans les eaux calmes et vit son propre visage couronné d'une couronne de sept étoiles. Et il sut alors que son peuple était destiné à durer tant que brillerait leur reflet dans les cieux. Depuis ce jour, aucun Nain n'approche du lac sans s'incliner, car il est le plus saint de tous leurs lieux.

En ce lieu, lLe silence y règne, profond et immobile. Les vents contournent la vallée sans troubler la surface de l'eau, et même les oiseaux semblent s'y taire. Les neiges des cimes fondent goutte à goutte dans ses rives, nourrissant une eau claire et glacée, plus pure que le cristal. L'hiver, la glace y forme de minces voiles, si transparents qu'on dirait une seconde peau de lumière sur la surface endormie. Les arbres qui bordent le rivage se reflètent dans ces miroirs de givre, et le monde semble s'y répéter à l'infini.

Photo : Lac du Miroir (Mirromere, Kheled‑zâram), Terre du Milieu.