Porte de Dimrill

Moria, Terre du Milieu.

Au Troisième Âge du Monde, sous l'ombre bleue du Celebdil, là où les neiges éternelles versent leurs eaux dans la vallée de Dimrill Dale, se dressait la Porte de Dimrill, l'entrée orientale de la Moria, que les Elfes nommaient jadis Khazad-dûm. C'était une œuvre des Nains, taillée dans la pierre grise et lustrée par des mains patientes, un seuil de grandeur ancienne, que le temps et la guerre n'avaient point entièrement effacé.

À la lisière du Lac du Miroir (Kheled-zâram), les monts se séparaient, laissant un passage étroit où l'eau claire s'écoulait en cascades d'argent. Là, entre deux murs de roche polie, se tenaient les portes, jadis serties de runes et de gemmes, et bordées d'arabesques fines comme un fil de lune. Lorsque la lumière des étoiles tombait sur elles, les symboles cachés s'éveillaient, et la poussière des âges se parait d'un éclat spectral.

Les Elfes du temps d'Eregion et les artisans de Durin avaient ensemble façonné ce seuil, en signe d'amitié et de savoir partagé. Leur ouvrage unissait le chant des Elfes à la rigueur des Nains : un entrelacs d'argent dessinait le frêne des mondes, les sept étoiles de la Maison de Durin et la couronne de lune d'Elbereth. Mais depuis la chute de Khazad-dûm et le réveil de la Terreur sous la montagne, nul ne vint plus frapper à cette porte, sinon dans la crainte.

Photo : Porte de Dimrill, Moria, Terre du Milieu.